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Pourquoi la Vie Ouvrière et la CGT sont sur le tour de France ?

Lors de la seconde guerre mondiale, un certain nombre de titres de presse a été contraint d’entrer dans la clandestinité. Ce fut le cas notamment de la Vie Ouvrière (organe de presse de la CGT). A la Libération, les dirigeants du journal l’Équipe, qui organisait le Tour avant-guerre, sont soupçonnés de collaboration avec l’occupant.

La question de savoir s’ils doivent garder le Tour de France se pose. L’Humanité, alors organe central du Parti communiste, est pressentie par le tout nouveau Conseil National de la Résistance pour reprendre le flambeau. Il est même envisagé une organisation tournante du Tour entre les journaux qui ont contribué à la libération du pays. Finalement, le Tour reste à l’Équipe et repart en 1947.

Les titres de presse ayant résisté à l’occupant sont invités gratuitement dans la caravane qui fait le tour de la France. Ils vendent au public leurs journaux à la poignée. C’est ce que feront longtemps, l’Humanité, Le Parisien Libéré, Libération, la VO et d’autres.

Pour la VO, seul titre syndical, la plus-value originale de sa présence militante est de porter les couleurs de la CGT auprès d’un public populaire, chaleureux et familial. Constitué pour l’essentiel d’ouvriers, d’employés et de retraités. De gens qui connaissent l’âpreté et la dureté du travail et qui se reconnaissent dans l’effort fourni par ceux que le journaliste Albert Londres qualifia, en 1924, de « Forçats de la route ».

Le même public à qui s’adresse la CGT à l’entreprise et dans les territoires. Un public pour qui le Tour est une fête. Une fête qui passe devant chez lui et qui coïncide avec les congés payés. Un public qui n’imagine pas le mois de juillet sans le Tour de France.

C’est dans ce contexte que depuis toutes ces décennies, la CGT et son journal sont toujours invités sur le Tour. Sauf entre 1993 et 1997, où Jean-Claude Killy, alors aux manettes de la Société du Tour de France, décide de mettre un terme à cela et de faire payer tous ceux qui voulaient venir sur le Tour. Ne pouvant plus vendre de titre dans ces conditions, la VO, comme d’autres ont cessé d’être présents.

Les élections prud’homales de 1997 seront l’occasion de renouer avec la direction du Tour qui rétablit les conditions antérieures. Ce qui va nous permettre de porter les couleurs du vote CGT dans la caravane de « notre retour ».

Le Tour étant une affaire de presse, c’est donc, administrativement, le titre qui est accrédité et invité sur l’épreuve. Pas le syndicat en tant que tel. En l’occurrence, c’est la VO qui « porte » la lisibilité de la CGT. Bien sûr, personne n’est dupe. Les véhicules siglés VO portent depuis toujours les campagnes syndicales de la CGT et cette année, la VO est aussi invitée, pour la première fois, sur le tour de France féminin.

Parallèlement à notre présence dans la caravane de nombreuses UD, UL ou régions traversées par l’épreuve saisissent cette formidable caisse de résonance qu’est le Tour pour sensibiliser le public, s’exprimer largement sur les problématiques sociales et économiques locales ou nationales.

Ces dernières années, ce fut le cas notamment des campagnes menées contre les privations d’EDF, des saisonniers, des salaires, de l’emploi, de la sécurité sociale… et bien sûr, en 2010 de celle des retraites. En 2016, nous avons porté la campagne des élections TPE et aujourd’hui pour réaffirmer, encore et toujours, que la retraite à 64 ans c’est toujours NON !

Désormais, la présence de la CGT et de son journal est naturelle pour le Tour, le public et les organisations de la CGT.

Article publié le 18 juillet 2023.


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